Suivre la réponse immunitaire avant pendant et après traitement

Production de néoantigènes par les cellules tumorales
Un antigène est une substance généralement étrangère à l'organisme et susceptible de déclencher une réaction immunitaire en provoquant la formation d'anticorps par les lymphocytes.
Les mutations au sein du génome tumoral peuvent induire l’expression de protéines mutantes spécifiques de la tumeur qui ne sont pas exprimées par les cellules normales. Ces protéines sont reconnues comme étrangères et constituent ce que l’on appel des néoantigènes.
Certains néoantigènes induisent une réaction immunitaire mais celle-ci est généralement trop faible pour éradiquer la tumeur. Pouvoir identifier ces néoantigènes, comprendre la réaction immunitaire associée et activer le système immunitaire pour le rendre plus efficace constitue un enjeu majeur pour les oncologues. Sachant que ces néoantigènes sont exclusivement exprimés sur les cellules tumorales, ils constituent un cible thérapeutique privilégiée car le risque d'induire une réaction auto immune devrait être minime.
Reconnaissance des néoantigènes par les lymphocytes T
Les Lymphocytes T (LT) sont des acteurs majeurs de la réponse immunitaire. Ils ont l’extraordinaire capacité de reconnaitre les antigènes dans leur grande diversité. Ceci est possible car chaque clone de cellule T possède un récepteur unique (appelé TCR, récepteur de cellule T) lui permettant de reconnaitre un seul antigène (ou néoantigène). L'ensemble des clones constituent le répertoire de cellules T.
Lien entre le répertoire de LT et la réponse thérapeutique
Des études récentes laissent supposer qu'il existe un lien entre le répertoire de lymphocytes T (LT) et la réponse thérapeutique. Les LT exprimant des TCR récurrents augmentant en fréquence pendant le traitement (inhibiteur de point de contrôle immunitaire ou traitement conventionnel) reflèteraient une réponse immunitaire anti tumorale au cours du traitement.
Vers de nouveaux biomarqueurs pour guider les choix thérapeutiques
Eliane Piaggio, Olivier Lantz
Suivre l'évolution des répertoires de cellules T chez les patients au cours du traitement, par inhibiteurs de points de contrôle ou autre, pourrait donc nous permettre d'évaluer la réponse au traitement. Pour vérifier cette hypothèse, nous utiliserons une technique novatrice d'analyse de cellules unique à très haut débit. Dans le cas des patients réagissant favorablement, il pourra être intéressant rechercher les néoantigènes responsables de la réaction anti-tumorale.