Cancers du sein

Une maladie très hétérogène
Les cancers du sein regroupent un grand nombre de maladies morphologiquement et moléculairement très hétérogènes. Cette diversité biologique explique des résultats cliniques très différents.
On parle de cancers in situ lorsque la tumeur reste localisée au niveau du tissu d'origine au sein de la glande mammaire ou de cancers invasifs lorsque les cellules tumorales ont passé la membrane basale. La classification des cancers du sein repose en premier lieu sur leur analyse histologique. Plus de 20 types histologiques différents sont décrits suivant la classification OMS 2012 en cours de révision, chacun associé à des spécificités moléculaires en cours de caractérisation. La classification repose également sur l’expression de récepteurs clefs : récepteurs des œstrogènes (ER), de la progestérone (PR) et HER2, membre de la famille des récepteurs EGFR (Epithelial Growth Factor Receptor) impliqués dans la régulation de la prolifération et de la survie des cellules.
Malgré la compréhension croissante des spécificités biologiques des sous-types de cancers du sein, les décisions cliniques restent fondamentalement basées sur ces récepteurs et sur la capacité de prolifération des cellules, mesurée via le marqueur de prolifération Ki-67.
Plus de détails sur l'anatomie du sein
Cinq différents sous types sont définis pour la prise en charge clinique :
- Luminal A - ER positif, HER2 négatif, Ki-67 faible et PR élevé
- Luminal B - ER positif, HER2 négatif et Ki-67 haut ou PR bas
- Luminal B-like - ER positif, HER2 positif (surexprimé ou amplifié), tout Ki-67, et tout PR
- HER2 positif - HER2 positif (surexprimé ou amplifié), ER et PR absents
- Triple négatif (TN) - HER2 négatif et ER et PR absents
La prise en charge clinique
La prise en charge de ces tumeurs en routine clinique passe par la chirurgie, la chimiothérapie et la radiothérapie mais également les thérapies ciblées. C'est le cas notamment des thérapies anti-oestrogènes qui ont permis l'amélioration de la prise en charge des tumeurs luminales A, et des thérapies anti-HER2 qui améliorent considérablement les résultats des cancers du sein HER2-positifs. Depuis peu, les patientes ayant des tumeurs mutées pour les gènes BRCA1/2 (impliqués dans la réparation de l’ADN), bénéficient également d’une thérapie ciblée via les inhibiteurs de PARP (Poly(ADP-ribose) polymérase).
En revanche, les patients atteints des cancers triples négatifs et luminaux B ne bénéficient pas d'un traitement ciblé efficace et présentent les moins bons résultats. Ces maladies constituent un défi clinique majeur.
Notre programme de recherche
Coordonnateurs: Anne Vincent Salomon et Francois-Clement Bidard
- Détecter la maladie plus précocement afin de limiter les phénomènes de résistances
- Mieux exploiter la réponse immunitaire et le micro environnement tumoral
- Utiliser des modèles innovants de tumeurs agressives pour développer de nouvelles approches thérapeutiques, notamment en étudiant la plasticité et les cellules souches cancéreuses
- Améliorer la communication cliniciens - patientes