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Actualité - Innovation

SIRIC2018 à mi-parcours: 1ers résultats encourageants avec de nouvelles perspectives pour les patients

19/01/2021
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Retour sur les actions phares de la première phase du projet SIRIC et aperçu des perspectives pour les années à venir
Recherche à l'Institut Curie

Quelques résultats issus des projets avec de potentielles applications cliniques

Cancer du sein

Cancers du sein

De nouveaux biomarqueurs pronostiques associés aux TRegs (Núñez et al. Nat Commun 2020) et aux fibroblastes impliqués dans la propagation métastatique et la résistance aux immunothérapies (Bonneau et al. Breast Cancer Res 2020; Kieffer et al. Cancer Discov 2020; Pelon et al. Nat Commun 2020) ont été mis en évidence par les équipes d'Eliane Piaggio et de Fatima Mechta-Grigoriou respectivement. Ces travaux à l’échelle de l’analyse en cellules uniques des tissus frais ont été menés en collaboration étroite avec les équipes de pathologie et de chirurgie de l’ensemble hospitalier.

Le protocole de l’essai clinique MONDRIAN est finalisé et devrait démarrer très prochainement. Dans le cadre de cette étude, l’équipe de François-Clément Bidard évalue l’efficacité de l’ADN tumoral circulant pour détecter précocement la rechute et orienter le choix du traitement dans les cancers du sein triples négatifs métastatiques.

Des travaux réalisés par le groupe d’Elisabetta Marangoni sur les PDX établis à partir de tumeurs résistantes ont permis d’identifier de nouvelles voies thérapeutiques : 

→ Pour les cancers triples négatifs

  • inhibiteurs de PI3K et MEK pour les cancers metaplastiques présentant une altération des gènes PIK3CA, AKT1, BRAF et FGFR4
    (Coussy et al. J Hem Oncol 2020)
  • inhibiteurs de TOP1 et Irinotecan pour les tumeurs montrant une BRCAness une expression élevée de SLFN11 et une perte de RB1 
    (Coussy et al. Sci Trans Med 2020)
  • inhibiteurs de mTOR et PI3K pour les cancers du sein triple négatif luminaux Androgen Receptor résistant à l’enzalutamide et ayant une altération des gènes PIK3CA et AKT1
    (Coussy et al. Theranostics 2020),

→ Pour les cancers HR+ métastatiques résistants :

  • les inhibiteurs de PLK1
    (Montaudon et al. Nat Commun 2020)

Cancers pédiatriques

Cancers pédiatriques

Les travaux de l'équipe de Gudrun Schleiermacher sur les altérations ALK dans les neuroblastomes ont conduit à l’intégration du Lorlatinib (inhibiteur de ALK) en traitement de 1ère intention au sein de l’étude internationale HR NBL2 sur les neuroblastomes de hauts risques.

Dans le sarcome d’Ewing des études de repositionnement de drogues menées par l'équipe d'Olivier Delattre ont permis d’identifier des pistes thérapeutiques nouvelles pour cette maladie.

De même, des approches prometteuses en clinique ont été mises au jour via la découverte de l’activation de la voie ERBB4/SRC dans un sous-groupe de médulloblastomes (Forget et al. Cancer Cell 2018). Et l’équipe de Celio Pouponnot a démontré l’importance de deux facteurs de transcription spécifiques des photorécepteurs NRL et CRX dans un sous-groupe agressif de médulloblastomes ce qui les a conduits à identifier la protéine anti-apoptotique BCLXL comme une cible thérapeutique dans ces cancers. (Garancher et al. Cancer Cell 2018).

Dans les tumeurs rhabdoïdes les résultats du groupe de Franck Bourdeaut en collaboration avec les équipes SIRIC d’Eliane Piaggio et de Joshua Waterfall ont suscité l’intérêt au niveau international pour la mise en place de protocoles reposants sur les combinaisons entre immunothérapie, épidrogues et inhibiteurs de kinases (Leruste et al. Cancer Cell 2019). Ce travail réunissant 3 nouvelles équipes labellisées SIRIC est emblématique de l'approche intégrée développée par notre SIRIC.

Mélanome uvéal

Mélanome uvéal

L'équipe de Marc Henri Stern identifie MBD4 en tant que gène de prédisposition au mélanome uvéal (Derrien et al. J Natl Cancer Inst. 2021) et démontre que le phénotype hyper-muté lié à MBD4 peut expliquer des réponses inattendues aux inhibiteurs de points de contrôle immunitaires dans le mélanome uvéal mais également au sein d’autres tumeurs.

Une étude du groupe de Samar Alsafadi démontre l’intérêt d’une co-inhibition de Bcl-2/XL/W et de MDM2 dans le mélanome de l’uvée (Decaudin et al. Eur J Cancer 2020).

L’identification de néo-épitopes spécifiques de tumeur SF3B1 mutées ouvre la voie à de nouvelles approches en immunothérapie.

Nouvelles approches en radiothérapie avec l'équipe de Yolanda Prezado

Yolanda Prezado

Depuis 2012 SIRIC recrute et soutient des équipes de recherche translationnelle. L'équipe Nouvelles Approches en RAdiothérapie (NARA), dirigée par Yolanda Prezado, a rejoint l'Institut Curie en tant qu'équipe labélisée SIRIC en 2019. 

Depuis son arrivée, l’équipe a notamment proposé une amélioration de la technique de génération des mini faisceaux (Schneider et al. Sci Rep. 2020) qui a fait l’objet  d’un dépôt de brevet (PCT/EP2020/082766). Des négociations avec des industriels sont en cours.

L’équipe a aussi réalisé les 1ers calculs de dose pour le traitement de patients (Lansonneur et al. Sci Rep. 2020). En collaboration avec Gilles Créhange, l’équipe élabore actuellement un essai de phase I sur l’évaluation des mini faisceaux pour le traitement des métastases cérébrales.

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Sciences humaines et sociales

Deux études, sont en cours dans le domaine des sciences humaines et sociales : la 1ère, portées par Anne Brédart et Sylvie Dolbeault, vise à améliorer la communication entre médecins et patients dans le cadre de la maladie métastatique (HECTOR, help to communicate when treatment resistance occurs). Cette étude concerne les 3 pathologies du SIRIC. La  2nde, coordonnée par Sophie Piperno-Neumann, étudie l’intégration précoce des soins de supports en parallèle du traitement médical des métastases dans le mélanome uvéal (Early together). Les recrutements ont démarré dans les deux études.

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Actions du groupe de démocratie en santé

Depuis 2017 le développement de la démocratie en santé est une des missions des SIRICs. Si le concept est désormais largement répandu dans le contexte du soin, sa mise en application dans un contexte de recherche tel que celui des SIRICs demeure encore restreint. Dans cette 1ère partie du SIRIC, le groupe de travail de démocratie en santé, qui réunit chercheurs, médecins et personnes qui sont ou ont été confrontées à la maladie, s'est attaché à développer des actions concrètes: co-construction de projets de recherche, relecture de protocoles, journées d'échange avec les patients ...

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Résultats du groupe OSIRIS pour l'interopérabilité des données cliniques et biologiques en cancérologie

OSIRIS-réseau-inter-siric

Depuis 2013, le SIRIC Curie est fortement impliqué dans le Consortium national OSIRIS. Après plusieurs années de travail collaboratif, le groupe propose un nouveau standard pour l'interopérabilité des données clinico-biologiques en cancérologie (Guérin et al. JCO Clinical Cancer Informatics 2021). Ces travaux sont porteurs d'espoir pour améliorer le partage des données et accélérer la recherche au bénéfice des patients.

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Perspectives

Sergio Roman Roman, directeur du SIRIC-Curie

Après 2 ans et demi d’existence, notre SIRIC a été évalué fin 2020 par le comité d'experts international de l’INCa incluant des représentants de patients et des partenaires de l'INCa (DGOS et Inserm). Les retours d’évaluation du comité d'experts sont très encourageants et nous engagent à poursuivre les travaux initiés.

Pour les années à venir le SIRIC Curie va donc maintenir le cap en se focalisant tout particulièrement sur le transfert en clinique des résultats scientifiques issus de sa 1ère période.

Nous allons maintenir notre soutien aux programmes et aux plateformes technologiques (CRISPR’it, Single Cell, LIP, BioPhenICs, PATHEX). Nous renouvèlerons également notre appel d'offres interne pour soutenir l'émergence de nouveaux projets de recherche translationnelle.

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